Nous cherchons tous à décrocher la situation professionnelle ou la relation affective qui nous donnera le sentiment d’être au bon endroit, heureux, et de justifier toute notre existence. Et si cette place était d’abord… à l’intérieur de nous ?
A quoi sait-on que l’on est à sa place dans sa vie ?
Christophe André, psychiatre : « Je crois qu’on le sent plus qu’on ne le sait.
Parfois, on sent simplement que l’on s’en rapproche. D’ailleurs, il y a plusieurs sortes de places : des lieux où l’on se ressource (par leur beauté ou leur signification par rapport à notre histoire), des actes dans lesquels on se retrouve (aider, construire, soigner…), des liens par lesquels on s’épanouit (amour, amitié, humanité).
Accéder à ces dimensions facilite l’harmonie avec soi et avec ce qui nous entoure.
Nos angoisses s’apaisent, un sentiment d’évidence « Je suis là où je dois être » et de cohérence « C’est là que je voulais être » s’installe, ainsi qu’une plénitude. Les questions existentielles et identitaires s’estompent alors. »
Assumer sa singularité.
Et s’il s’agissait plutôt d’oser affirmer ses singularités, ses différences ?
Si, au lieu de se plier à la norme, il y avait, pour chacun de nous, à trouver sa touche personnelle, sa « petite musique » ?
Être à l’écoute de ce qui nous fait vibrer en profondeur, de ce qui nous rend plus vivants et toujours plus désirants peut alors faire office de boussole pour nous orienter dans notre vie.
L’essentiel : avoir le sentiment de progresser
Faut-il changer de lieu, de relation ou de travail pour être heureux ?
« Pas toujours », affirme Christophe André.
Trouver sa place, pour ce spécialiste du bonheur, c’est d’abord tirer profit de ce que la vie met à notre disposition.
Quels freins faut-il débloquer en soi pour parvenir à cet accomplissement ?
« L’insatisfaction chronique, tout d’abord : celle qui naît de toujours vouloir la perfection ou la rapidité.
Il est rare que tout nous soit « donné » d’emblée. Il faut donc savoir accepter l’incomplétude : ce travail sur lequel on misait tant ne s’avère pas aussi épanouissant qu’on l’espérait, notre emploi du temps surchargé nous empêche de nous consacrer à telle ou telle activité, etc.
Peu à peu, nous allons passer à l’action par petites touches concrètes pour nous sentir mieux : prendre davantage d’initiatives, proposer à nos collaborateurs une redistribution des tâches… Nous aurons alors « fait » notre place autant que nous l’aurons trouvée.
Le doute, ensuite : « Suis-je au bon endroit ? », « Ai-je pris la bonne décision ? » sont des questions récurrentes.
En réalité, aucune décision n’est à priori bonne ou mauvaise : c’est nous qui pouvons agir après coup pour qu’elle devienne la bonne. »
« La peur, enfin : pour trouver ce qui est épanouissant pour soi, il faut le chercher, bouger.
Et donc parfois, devoir accepter de ne plus avoir de place du tout.
Lorsque, par exemple, nous avons l’impression d’avoir fait le tour d’une relation, mais que nous manquons de temps ou d’énergie pour avancer vers autre chose… Il arrive aussi que nous nous sentions trop fragiles. Nous avons peur : d’agir, d’échouer, de souffrir. »
L’importance de l’estime de soi. Comment restaurer celle-ci lorsqu’elle est défaillante ?
« L’estime de soi repose grandement sur la capacité à développer un rapport amical avec soi-même, fait d’exigence « Te réaliser, cela dépend de toi » et de tolérance « Tu as le droit de te tromper ».
Elle est vitale, c’est d’elle que dépend la capacité à se dire : « J’ai le droit ! Je peux le faire ! » Ne pas s’estimer suffisamment, c’est se condamner à la résignation, à la soumission, à l’inhibition de l’action.
Au lieu de chercher à se construire une vie meilleure, on la rêve et on l’attend.
Or, les plus grands regrets éprouvés au cours d’une existence ne concernent pas les échecs, mais les actions que l’on n’a pas osé entreprendre ! »
Que faut-il garder à l’esprit quand on cherche à rendre sa vie meilleure ?
« Il faudrait commencer, paradoxalement, par se méfier de l’idée même de "place".
Le meilleur objectif, c’est de chercher à se réaliser soi-même partout, dans différentes dimensions.
L’essentiel, c’est d’avoir le sentiment de progresser : ce qui mobilise notre intelligence, notre créativité, c’est notre capacité à nous adapter et à construire.
Être à sa place, en ce sens, c’est avoir le sentiment que chaque jour nous a appris et nous a nourri.
C’est s’enrichir du temps passé. Et s’avancer tranquillement vers le mystère de nos places à venir. »
Extrait de PSYCHOLOGIES par Laurence Lemoine, Pascale Senk et Flavia Mazelin Salvi
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Je reste à votre écoute.
Sylvie Leyssales
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